Prenant acte de la perte d’influence de l’Occident, pour lequel seuls le soft Power et sa séduction, restent son outil d’influence, il se pose la question des idéaux, de paix et d’harmonie qui sous-tendaient la morale, issue du siècle des Lumières à la suite de Kant. Faut-il enterrer cette « naïveté » ? Il nous faut sans doute, d’après l’auteur, transformer nos comportements. Ce numéro aborde des sujets aussi variés, par exemple, que l’Ukraine, le cinéma iranien, les Campus américains, le transgenrisme, la reconfiguration culturelle européenne ou encore la Chine et son rêve.
Dans son article, Stephan Martens, professeur d’études allemandes européennes, montre que le choc de la guerre en Ukraine remet en cause le pacifisme inébranlable de l'Allemagne et la fait entrer dans une realpolitik qu’elle avait depuis la Deuxième Guerre mondiale mise de côté, en dehors de l’économie, bien sûr. Ceci impose non seulement une nouvelle position stratégique, mais également une mutation profonde dans la culture mémorielle allemande. Asal Bagheri nous montre la force du cinéma underground iranien avec le dynamisme du mouvement « Femme, vie, liberté ». Malgré les risques, il s’agit d’un cinéma explicite dans l’urgence de la nécessité de revoir un modèle culturel. Ou encore, par exemple, l’article sur le monde chinois et ses rêves dans un entretien à trois voix avec un professeur de droit de Taïwan, un entrepreneur ayant travaillé à Shanghaï et un chargé d’enseignement de sciences-Po. Ils nous introduisent dans la pensée qui anime la Chine post-communisme et nous montre que les tensions anciennes entre Confucius et le capitalisme postcommuniste est à la source d’une remise en cause du statu quo d’isolationnisme sous la pression des tensions sociales intérieures qui s'opposent à un régime fort.
Voici en quelques traits, certains chapitres de cet ouvrage, passionnant.
À mettre entre toutes les mains !
Odysseus 2003-2004 le Tome 1