Le livre de Job interpelle chaque lecteur, mais que nous avons tendance à le mettre à distance, comme si ce conte oriental nous était étranger et non conforme à ce que nous portons dans notre foi.
L'auteure, chercheuse au CNRS et professeure au Collège des Bernardins, est déjà connue pour plusieurs ouvrages dont "La Bien-aimée de Jérusalem", "Marie" ou encore "J'ai vu l'Église se transformer".
Se réunir pour discuter entre amis autour du livre de Job, en guise de retrouvailles : tel est le cadre de cet ouvrage.
Le ton semble mondain, voire banal, avec une écriture fluide, presque cursive. En apparence, on pourrait croire à de la facilité, au sens léger, sans effort. Mais détrompez-vous. De cette manière, Job quitte le podium du texte biblique difficile qui heurte les désirs d'une foi familiale et souriante. Job devient, en fait, chacun de ces amis qui se réunissent. En apparence, ils ont la vie facile : des enfants, diplômés des Trente Glorieuses. Mais au détour d'un verset de Job s'ouvre une réalité ancrée dans le concret de la vie.
Ainsi Marc, l’un des participants, à ce (p 117) prend appui sur le fait que Job est de la génération d'après le retour de la déportation à Babylone pour exprimer toute la culpabilité de ses parents, ayant survécu à la déportation au lieu de mourir comme les autres. Hector, un autre des membre de ce groupe également (p 119), fait le parallèle entre la nudité de Job et son sentiment d'abandon au départ de sa femme après son divorce, et l'impossibilité de voir ses enfants.
Peu à peu, le livre de Job devient l'occasion de parler en vérité, de se retrouver en humanité. Loin d'une exégèse froide et savante, l'auteure nous guide vers une autre lecture de Job. Celle que l'on pourrait tirer, par exemple, d’une lecture de Job dans ce temps de carême qui approche.