Jeûner avec la bible

Olivier Catel
Editions du Cerf
Gilles Berrut
5 mars 2025
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Essai
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Jeûner avec la Bible

Olivier Catel

Édition du Cerf, 2025, 116 p.

Le jeûne est une dimension de la vie religieuse commune aux juifs, aux musulmans et aux chrétiens. Le jeûne est aussi valorisé aujourd’hui comme un signe de sobriété. Comment devons-nous comprendre l’exigence du jeûne à travers ce qui en est écrit dans la Bible ? Tel est le sujet de ce livre ?

L’auteur, Olivier Catel, est depuis huit ans à l’école biblique archéologique française de Jérusalem et est l’auteur d’un livre intitulé « Jérusalem, un cœur de paix » (Éditions du Cerf).

À travers un parcours biblique, nous menant de l’ancien au Nouveau Testament et dans les pratiques de l’Église primitive, l’auteur nous fait découvrir les différents aspects du jeûne, et à travers eux, la manière de bien comprendre le chemin de conversion qui nous est proposé par cette pratique.

Dans l’Ancien Testament, le jeûne apparaît comme une pratique collective et communautaire, et elle reste aujourd’hui une action de l’Eglise tout entière. La nourriture au cours de l’Ancien Testament a pu être vue comme une porte ouverte laissant agir le mal. On en retrouve cette signification dans l’Évangile de Jean «Et quand Judas eu pris la bouchée , Satan, entra en lui » (Jn13,27).

Avec le prophète Isaïe, il est souligné le caractère inopérant du jeûne, lorsqu’il est pratiqué de manière superficielle, sans une conversion du cœur.

L’auteur peut affirmer d’emblée que pour Jésus, le jeûne n’est pas central, mais toujours occasion pour un autre enseignement. Ainsi dans les 40 jours dans le désert, la question qui est posée par le jeûne est sa nature de Fils de Dieu. De même, lorsque l’on critique les disciples, parce qu’ils ne jeûne pas, Jésus leur rappelle que le jeûne est inutile lorsqu’on est en présence de l’époux, c’est-à-dire le Lui. Et d’ailleurs, la recommandation qui est faite en Mathieu est : « quand vous jeûnez, jeûnez dans le secret » (Mt 6,1–18), pour que ce soit sincère.

Dans les premiers temps de l’église, la jeûne est pratiqué deux fois par semaine et semble courant dans les différentes religions et de courants religieux contemporains. L’auteur souligne surtout l’importance du jeûne pour nous permettre de répondre à la consigne évangélique d’aimer nos ennemis, sans doute une des plus difficiles à réaliser.

En ce début de carême, ce livre vient comme un compagnon qui nous montre qu’il ne faut pas être fier de nos privations, comme si elles étaient des trophées, mais, à la suite du Christ, approfondir une relation en vérité avec le Père, comme ami du Fils.

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